
Le Projet d’équité et de renforcement du système éducatif, PERSE a présenté les résultats de son étude sur l’impact social des réformes appuyant la gratuité de l’enseignement ce mardi 22 octobre au salon bleu de l’hôtel du gouvernement.
Cet événement a réuni plusieurs acteurs du secteur éducatif congolais, dont Matthieu Mukenge, secrétaire général ai du ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté qui a lancé ces assises, Valeur Munsya, coordonnateur du projet Perse, des Proveds ainsi que d’autres.
Les discussions ont mis en lumière l’état préoccupant des conditions d’apprentissage dans le pays.
L’étude présentée lors de l’atelier a révélé une insécurité alarmante autour des établissements scolaires. Environ 66 % des élèves et 87 % des enseignants ont signalé des problèmes d’insécurité, notamment lors de leurs trajets vers l’école.
Les risques varient d’une province à l’autre, avec des accidents de la route et des agressions dans l’ouest du pays, tandis que l’est est marqué par des conflits armés et des kidnappings.
Malgré la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire public, l’exclusion scolaire demeure un défi majeur.
Près de 25,7 % des élèves interrogés ont constaté que des enfants de leur entourage n’avaient pas accès à l’éducation. Les plus vulnérables, souvent issus des milieux défavorisés, de familles vivant avec un handicap ou touchés par des conflits, sont les plus affectés par cette situation.
La violence, tant physique que verbale, sévit également dans le milieu scolaire. Selon l’étude, 27,4 % des enseignants ont rapporté des conflits entre élèves. Les violences basées sur le genre sont fréquentes, se produisant souvent dans des lieux tels que les salles de classe et les toilettes, touchant particulièrement les filles. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la sécurité et au bien-être des élèves.
Un autre point soulevé lors de l’atelier est le faible fonctionnement du Mécanisme de Gestion des Plaintes (MGP). Peu d’élèves et d’enseignants connaissent son existence, ce qui limite son efficacité. La majorité des plaintes sont adressées directement aux enseignants ou directeurs, rendant difficile la gestion des conflits et des abus.
Pour remédier à ces problèmes, l’atelier a formulé plusieurs recommandations au Gouvernement.
Il est proposé notamment d’intensifier la formation continue des enseignants, de réhabiliter les écoles en délabrement avancé et de construire de nouvelles infrastructures pour désengorger les classes.
D’autres mesures incluent la promotion de l’éducation spéciale et l’intégration de mécanismes de prévention des conflits dans la formation des enseignants ainsi que la formation professionnelle des jeunes délinquants pour lutter contre la violence scolaire.
Soulignons que les résultats de cette étude mettent en évidence des défis majeurs pour garantir une éducation équitable et sécurisée en RDC. Le succès des initiatives recommandées dépendra de l’engagement collectif des acteurs concernés pour mettre en œuvre ces mesures et ainsi œuvrer pour un avenir meilleur pour les jeunes congolais.