
Chaque 22 septembre, la planète célèbre la Journée mondiale du Rhinocéros, une occasion de sensibilisation cruciale face à l’extinction imminente de l’un des plus grands mammifères terrestres. Cette année, l’attention se tourne vers la République Démocratique du Congo, où un événement porteur d’espoir vient raviver les cendres d’une tragédie écologique.
Le parc national de Garamba, jadis sanctuaire du Ceratotherium simum, avait vu disparaître son dernier rhinocéros blanc en 2006, victime du braconnage, des conflits armés et de l’insécurité chronique. Ce drame avait ému la communauté internationale, marquant un tournant dans la lutte pour la conservation de la biodiversité africaine.
Mais aujourd’hui, un souffle nouveau traverse les plaines de Garamba: 16 rhinocéros blancs et noirs venus du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, ont été réintroduits grâce à une collaboration entre le réserve privée Beyond Phinda et la mine Kibali Gold. Ce geste, loin d’être symbolique, représente une avancée majeure dans la restauration écologique du parc et la préservation du patrimoine naturel congolais.
Le rhinocéros blanc joue un rôle écologique fondamental: en modifiant la végétation par son pâturage, il favorise la biodiversité et équilibre les écosystèmes. Sa présence est aussi un levier économique, notamment par l’écotourisme, qui pourrait offrir des alternatives durables aux communautés locales.

Cependant, cette réintroduction ne saurait suffire sans un engagement ferme: sécurisation des forêts, lutte contre la déforestation illégale, renforcement des capacités locales, et surtout, éducation communautaire pour faire du rhinocéros un symbole de fierté nationale plutôt qu’une cible lucrative.
La Journée mondiale du Rhinocéros ne doit pas être une simple commémoration, mais un appel à l’action. Car derrière chaque corne arrachée, c’est un écosystème qui s’effondre. Et derrière chaque rhinocéros sauvé, c’est une promesse de résilience que l’Afrique offre au monde.
Par Ben AMSINI