Derrière les promesses de la géo-ingénierie se cachent des réalités écologiques complexes. Modifier le climat à grande échelle, c’est aussi perturber les équilibres fragiles qui régissent la biodiversité, la qualité de l’eau, de l’air, et les cycles des gaz atmosphériques.
Les techniques comme l’ensemencement des nuages ou l’injection d’aérosols dans la stratosphère peuvent altérer les régimes de précipitations, affectant les zones humides, les nappes phréatiques et les écosystèmes aquatiques. La qualité de l’eau peut se dégrader sous l’effet de produits chimiques utilisés pour manipuler les nuages.
Quant à l’air, la dispersion de particules réfléchissantes pourrait aggraver la pollution atmosphérique locale, avec des effets sur la santé humaine et animale. Ces interventions modifient aussi la concentration des gaz à effet de serre, parfois en créant des déséquilibres dans le cycle du carbone.
La biodiversité, déjà fragilisée par le changement climatique, pourrait subir un nouveau choc: migration forcée des espèces, perte d’habitats, perturbation des chaînes alimentaires. Les écosystèmes, qui jouent un rôle clé dans la régulation du climat, risquent de perdre leur résilience.
En somme, vouloir “corriger” le climat par la technologie revient à jouer avec des leviers que nous ne maîtrisons pas entièrement. La nature n’est pas un tableau qu’on peut repeindre à volonté. Elle est un tissu vivant, interconnecté, et chaque fil que l’on tire peut en déchirer l’ensemble.
Sophie Kanjinga Fideline